A 86 ans, René Castel suit toujours de près son club de cœur qu’est l’US Tourcoing mais aussi la vie de l’athlétisme, à tous ses niveaux de pratique. Pensez donc, il y est licencié depuis 1950 et pour rien au monde il ne lui ferait une infidélité, passant d’ailleurs régulièrement à l’entraînement pour voir les copains mais aussi pour se faire plaisir. « Quand on ne le voit pas un soir, on est inquiet relate Marc Dufour le président de la section « athlétisme » de l’UST…. Alors, on ne peut pas s’empêcher de passer un coup de fil et on tout heureux de le revoir le lendemain… »

  Avant d’entamer notre entretien avec René Castel, il faut, pour les plus jeunes, rappeler qui est ce Monsieur de l’athlétisme nordiste. Débutant à l’Excelsior de Roubaix sous les conseils d’André Wartel son professeur d’EPS, il mit rapidement le cap vers le club tourquennois, mais entre temps, il devenait champion de France junior et universitaire sur 200m puis en 1947 sur 400m au championnat de France militaire. C’est au niveau de la transmission du savoir athlétique qu’il connut ses plus grandes joies en tant qu’entraîneur. Jacques Carette, Pascal Debacker, Didier Dubois, sans oublier le fameux 4x800m constitué de Christophe Lorette, Dominique Delattre, Philippe Houyez et Alban Varlet sont autant d’athlètes qui font encore pétiller la flamme dans ses yeux.

Alors que dimanche, la ville de Tourcoing vivra au rythme de la quarantième édition des Boucles Tourquennoises, il représente l’homme de la première heure de l’aventure. Il en livre volontiers le souvenir. « L’idée est venue avec André Wartel, reconnaît-il. Au début, il y avait des relais à Dunkerque, à St Amand et à Haubourdin. Nous, nous voulions faire autre chose, en plein cœur de Tourcoing, c’est de là qu’est née l’idée d’une course avec plusieurs tours. Au début, il y eut quatre tours de 1,5 km, c’était en 1974…On s’affrontait sur 6 km en plein cœur de l’après-midi. Il y avait un monde fou. Avec les scolaires qui courait juste avant des as de la course à pied, ça mettait une fameuse ambiance. Puis peu à peu, la course sur route fut plus structurée et on s’est orienté vers des épreuves plus réglementées avec une épreuve plus standard comme le 10 km… N éanmoins, être allé jusqu’à la quarantième édition, c’est super…et je garderai des anecdotes croustillantes comme la panne d’une voiture ouvreuse qui a obligé Radouane Bouster qui était venu courir chez nous, à passer sur le toit de la voiture pour poursuivre sa course et la gagner.. »

Si le club a pris un virage en ne présentant pas un plateau alléchant, cela ne gêne pas André Castel qui pourrait bien être la vedette de l’épreuve ce dimanche. « Si tout va bien jusque là, je serai sur la ligne de départ dimanche, confirmait-il mercredi soir avec malice… »

Ustien jusqu’au bout…

« Ils m’ont bombardé président d’honneur… affirme celui qui a également donné son nom au club house, haut lieu de la vie athlétique tourquennoise où se sont bâties les équipes d’interclubs mais sont aussi nés des couples qui ont épanoui la vie de la section. Autant dire que René Castel est toujours en relation étroite avec ce qui se vit dans le club. « Je suis au comité du club. Je laisse discuter les jeunes qui ont de très bonnes idées et si on me demande mon avis, je le donne. L’athlétisme a beaucoup évolué. De nos jours il y a trop d’individualisme. Le relais, ça a toujours été ma marotte, cela crée une dynamique. Désormais, il y a beaucoup de groupes d’entraînement dans un club, ça bouge. Heureusement qu’il y a les championnats interclubs… »

   Dimanche, vous pourrez croiser René Castel dans les rues de Tourcoing et chose certaine, il aura certainement des tas d’autres anecdotes à raconter…