Jennyfer, après avoir été exclusivement athlète, tu partages désormais ton temps entre la perche, l’encadrement et le secrétariat du club. Rappelle-nous ton parcours d’athlète et aussi celui d’étudiante et ton entrée dans la vie professionnelle. Qu’est-ce qui t’a conduit à ces prises de responsabilités ?

J’ai commencé l’athlé il y a quasiment 20 ans…en suivant mes sœurs, j’ai fait des haies et de la hauteur avec Jean Michel Dubois puis j’ai rapidement été attirée par la perche, ça rigolait bien, ça volait, il y avait du risque et des sensations, j’ai donc rejoint le groupe de Lionel Gabaud et les performances ont commencé à venir et avec beaucoup de travail j’ai décroché plein de médailles aux France, je suis donc devenue exclusivement perchiste. Puis mon coach a arrêté, j’ai continué un peu en « auto-coaching » avec mon groupe mais c’est devenu difficile de combiner les deux tâches, je passais de plus en plus de temps à coacher et je sautais de moins en moins, c’était frustrant… Du coup j’ai changé d’organisation, je sautais un jour et coachais un autre puis j’ai rapidement basculé en coach à temps plein c’était plus efficace pour le groupe. Du coup je me dépense dans un autre sport, je suis partie au basket ! Mais de temps en temps je réponds aux paris de mes athlètes et je reprends une perche… Et puis les études ont aussi mis un frein à ma pratique, j’étais pas mal été à l’étranger, Pierre Marie Gilleron mon compère coach a géré sur place mon groupe en mon absence et je faisais les plannings d’entrainements à distance mais ça a définitivement arrêté ma pratique de perche… pas trouvé de bambou pour sauter en Inde !

Coté comité, le club était il y a quelques années dans une position un peu difficile, je me suis donc engagée aussi au comité. On a monté une jeune équipe pour aider les anciens à faire avancer le club. Petit à petit on a relancé une dynamique avec pas mal de projets innovants et porteurs et pour le moment le club est en plein essor donc on continue.

Quand j’étais athlète, j’ai bien vu mes parents et d’autres s’investir pour que le club tourne et que les athlètes (dont moi) puissent pratiquer dans les meilleures conditions… à mon tour de rendre la pareil aux jeunes et d’autres ensuite suivront ! C’est quand même de superbes émotions quand les projets marchent, quand les jeunes font des perfs ! C’est motivant, ça donne envie de continuer mais je viens de finir ma thèse en fin d’année 2014 et je suis maintenant docteur en sciences de la santé, je ne sais pas encore dans quel pays je vais prendre un poste de chercheur, mais pas sûre de pouvoir encore m’investir encore autant dans l’athlétisme valenciennois, d’ici là on a plein de projets et j’ai des adjoints prêts à prendre le relais.

   En organisant un meeting de perche en salle ce samedi à Valenciennes, es-tu en train de « rendre » à la perche ce qu’elle t’a apporté ?

C’est la deuxième année que l’on fait ce meeting de perche de fin de saison pour permettre à tous de sauter une dernière fois avant l’été, on ne peut pas vraiment mettre d’autre épreuve, nous n’avons pas de tartan en salle à Valenciennes, sauf des bandes pour la perche ! Bien sûr je suis particulièrement intéressée par les concours de perche,  on avait déjà organisé un super meeting de perche sur la place de Valenciennes en 2007 mais j’aime bien aussi organiser des événements un peu originaux, on fait aussi la journée des sports avec les scolaires, et le décalheure (décathlon en une heure individuel ou par équipe). Le sport apporte tellement aux pratiquants qu’il me semble important de le développer et plus la forme est originale ou marrante plus on motive de gens.

    Quelles sont tes ambitions pour ce nouveau challenge ?

Ce n’est pas vraiment nouveau, cela fait maintenant sept ans que j’entraine les jeunes (même si c’est surtout depuis deux ans que je les ai totalement pris en main car je suis en France), j’ai quasi autant d’années au comité et cela fait maintenant quatre ans que je gère le club en tant que secrétaire générale. On avait beaucoup de boulot en interne à faire pour l’organisation et le fonctionnement du club, maintenant que ça tourne bien on se tourne vers d’autres projets dont les évènements et le développement. On a toujours plein d’idées, mais le manque de temps de moyen financiers et humains nous freinent… pas facile de devoir jongler avec nos carrières professionnelles très prenantes, heureusement notre groupe de jeunes dirigeants s’étoffe chaque année, on peut donc développer de nouveaux projets pour l’athlétisme valenciennois.