On le savait atteint d’un mal implacable, celui qui tue à petit feu et qui ne l’a pas épargné depuis dix ans. Gérard Cambreling est parti, comme si c’était un signe du destin, le jour des championnats du Nord en salle des benjamins. Le Nord et les jeunes…sa terre d’accueil et sa raison de développer l’activité athlétique, Gérard a rejoint le Nord où il a pu donner sa pleine dimension de pédagogue et aussi d’éducateur au service de l’athlétisme en enfilant le survêtement de conseiller technique.

Gérard avait écrit un livre en 2022 : « Athlétisme, quand tu me tiens…souvenirs d’une vie athlétique », quelques mois avant de fêter ses soixante dix ans, ouvrage riche et fouillé, reflétant une vie durant laquelle il avait vécu soixante ans au rythme de l’athlétisme. Son père Daniel qui fut un spécialiste de demi-fond et très engagé dans la vie associative, lui avait montré la voie. Très vite, le virus de l’athlétisme habita Gérard qui allait montrer de réelles dispositions pour le premier sport olympique.

En 2014, Gérard faisait valoir ses droits à la retraite, mais cette étape de sa vie professionnelle signifia nullement l’arrêt de son activité puisqu’on le retrouva comme dirigeant bénévole, investi dans le club qu’il avait créé à Fretin, mais aussi au sein du comité départemental du Nord où l’on put bénéficier de ses grandes connaissances et aussi de ses idées.

La maladie ne l’épargna pas mais à chaque fois, Gérard retrouvait des raisons d’aller de l’avant. Lors de l’une des dernières assemblées générales à laquelle il participa, il fit un état des lieux de la pratique de l’athlétisme dans le Nord, pointant du doigt les manques mais sut aussi développer les motifs d’espoir pour le premier comité départemental de France.  

J’avais sollicité Gérard pour nous parler de son livre et de ses nombreux souvenirs qui y sont relatés, dans le cadre de la rubrique « Ils et elles font l’athlé dans le Nord ». Il en était heureux et m’avait donné rendez-vous quand nous nous croiserions sur un stade lors de la saison estivale, pour en parler. Le destin et surtout la maladie en ont décidé autrement…

Homme de convictions et de défis, d’une simplicité reconnue qui le rendait abordable, Gérard s’en est allé samedi, laissant un bel héritage, celui d’un parcours professionnel et bénévole riche qu’il nous faudra cultiver et faire fructifier pour faire briller l’athlétisme dans le Nord.